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Je me réveille à 4h30 puis de nouveau à 5h45 et finis par me lever tout tout tout doucement à 6h15… Je suis loin d'être la première debout. Et je ne suis pas la seule à souffrir. Fort heureusement, mes bobos à moi se limitent à des mollets ultra douloureux et un petit bouton sous la fesse gauche. Je m’en sors bien. Quand je vois la tronche des pieds de certains… j’aimerais pas être à leur place. Azucena et moi retrouvons Luis et Jesus pour un petit-déjeuner dans un bar végétarien et on se régale d’un bon café, d’un jus d’orange et pour moi d’un morceau de gâteau végétalien délicieux alors que mes potes se lâchent sur les croissants dont je n’ai – étrangement – aucune envie.
C’est pendant ce tranquille moment qu’Azucena et moi nous avouons que nous avons pensé à la même chose : s’arrêter une journée entière n’est pas une bonne idée… L’étape suivante fait 24.7 Km de Pamplona à Puente La Reina, aujourd’hui une distance qu’il nous semble à toutes deux impossible à accomplir en une fois. Elle pense donc faire une petite étape de 11 Km jusqu’à Zariquiegui. Quant à moi, j’ai l’intention d’aller camper, selon les conseils de Chris, à l’Alto del Perdon, ce qui rajoute deux kilomètres aux onze d’Azucena. C’est donc décidé : on va visiter la vieille ville de Pampelune ce matin et partir en début d’après-midi. Super décision.
Flâner dans la vieille ville fut un vrai bonheur : prendre un café à Iruña, plaza del Castillo, visiter la sublime église San Nicolas, et, du coup, être un peu moins sous le charme de l’impressionnante cathédrale Santa Maria, marcher sur les remparts, bref, prendre son temps. Une ville qui donne envie de lire Hemingway !
A midi, on fait les courses au carrefour market. Mon bilan perso : une banane, une pêche, 500g de riz basmati, deux tomates, du pain frais, du fromage et une boite de lentilles cuisinées aux légumes. Après avoir pris un litre d’eau à la fontaine, mon sac est lourd… très lourd !!
C’est le départ… et un arrêt rapide pour déjeuner, à la sortie de Pamplona. La tortilla est toujours bienvenue. Quelques kilomètres et c’est Cizor Menor, sans intérêt sauf pour les pèlerins qui avaient pu pousser jusque là pour s’économiser 5 Km sur l’étape suivante. Encore 4 Km et c’est Guendulain avec son manoir sublime et son énorme panneau « propriété privée ». C’est pas loin de là que je trouve un superbe arbre sous lequel me poser une bonne demi-heure : il fait 28°C et une zone d’ombre est la bienvenue…
Encore 2 Km de côte raide : l’Alto del Perdon commence… C’est le moment de penser à tous les gens à qui j’en veux encore. Arrivée là-haut, le pardon, la légèreté m’attend… Une belle introspection concentrée et j’arrive à Zariquiegui. Je trouve la fontaine, à côté de l’église et je remplis mon camel bag à fond : 2 litres seront à peine suffisants pour tenir la montée, le soir et la descente… Je décide de faire une pause. Et c’est là, quand même, que je réalise, qu’à part la fontaine, il y a aussi des toilettes, des tables de pique nique et… une vue magnifique sur toute la vallée, à l’abri du vent. Je décide d’y planter ma tente. Mertxe, la petite commerçante d’à côté, m’assure que c’est sans problème et je lui achète deux bières dont une que j’ouvre sur le champ.
Commence alors ma meilleure soirée so far : après avoir planté ma tente, je m’organise, fais cuire mon riz, dine, me régale de la vue et, pendant ce temps : tout le village et tous les pèlerins de l’auberge viennent rendre visite à la « folle française qui dort seule sous la tente ». Certains viennent en m’approtant un verre de vin, un café. Azucena me présente deux américaines adorables, fliquettes retraitées reconverties en formatrices de policiers dans le monde entier. Leur dernière mission était au Liban. Discussions philosophiques, échanges de leçons de vie, sublime soirée.
Le temps d’écrire un peu dans mon journal, de soigner mes pieds et c’est vraiment l’heure de dormir : il est minuit et demi ! J’écoute mon cousin Elie sur mon iPod : son album « Paris-Brest » est superbe même si le sommeil me gagne à mi-album…
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