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Je vous écris depuis la très mignonne, très intimiste, très propre, très accueillante auberge de Ventosa, petit village perdu dans la Rioja, 11 Km avant Najera. Exceptionnellement (ça doit être la troisième fois que ça m'arrive), j'écoute de la musique... And the winner is... Le Requiem de Mozart par John Elliott Gardiner (merci Alex !).
Histoire de ne pas sortir du luxe trop vite, j'ai opté pour cette petite auberge privée à 9,50 euros la nuit, à pile poil la distance rêvée de mon point de départ (21 Km) et, comble de la magie, elle possède des machines à laver (toutes n'en ont pas !). Il s'avère qu'après la douche, je porte tout ce qu'il me reste de propre : mon maillot de bain et un t-shirt sans manches... Et oui, "il ne faut pas être fainéant en randonnée Nadège !", me disait Christophe... Mais je me suis un peu relâchée ces derniers jours... Le piège de l'hôtel j'imagine !
Alors que les quatre magiques euros viennent de m'acheter 50 minutes de mon temps, me voici confortablement installée sous un parasol, les jambes sur une autre chaise, les fesses sur la première, douchée, les cheveux propres (al hamdu lillahi !), pas démêlés (faut pas pousser non plus...), et Mozart me berce...
Il est 18:10. J'ai bien pris mon temps, sachant d'avance que j'allais m'arrêter ici. J'ai quitté l'hôtel à 7h. Bill m'a accompagnée jusqu'au premier café ouvert pour partager le petit déjeuner. A 8:10 je me mettais en route. Seule ! La sortie de Logroño est particulièrement agréable car le chemin passe par un immense parc (ou est-ce l'inverse ??) où tous les locaux font du sport le matin. ILs sont d'ailleurs fort sympathiques : j'ai du recevoir une bonne trentaine de "Buen Camino" !
Donc les six premiers kilomètres sont superbes, au milieu des pins et des cyprès : des odeurs qui me rappellent Mougins. Des odeurs de pain grillé et de gelée de groseille me reviennent, des souvenirs de nappes blanche dans la salle à manger style empire des grands-parents...
Ensuite, les sept kilomètres suivants jusqu'à Navarette sont moins drôles, plus ennuyeux, entre les interminables vignes et l'autoroute le long de laquelle passe le chemin (ou est-ce l'inverse ??).
J'arrive à Navarette vers 11:30. Je rêve depuis deux heures d'une salade de tomates et asperges blanches, accompagnée de ventrèche de bonite et de pain trempé dans la sauce mélangée à l'huile d'olive... Et c'est exactement ça que je mange après un passage à l'épicerie, assise dans un square, près de la fontaine. Le bonheur absolu.
Je sais bien que, raisonnablement, j'aurais du reprendre la route pour les huit derniers kilomètres : arriver tôt est plus reposant, permet d'augmenter ses chances de trouver une place à l'auberge... Mais bon, non. J'étais vraiment trop bien sur ce square. J'y fais donc la sieste et me remet en route à 14:15.
Grand bien m'en a pris ! La route jusqu'à Ventosa est chiante ! En grande partie on va dire. D'abord le long de la nationale, puis un peu de chemin de campagne redonne espoir et puis, de nouveau, on longe l'autoroute... Pfffff !
Enfin, c'est la départementale jusqu'à Ventosa où j'arrive vers 16:30.
(pause linge, je reviens !)
Là, au lieu de me précipiter vers l'auberge, je vais au bar boire mon premier coca zéro du voyage et regarder mes emails. Chouette ! J'ai reçu une réponse d'Azucena que j'ai perdue depuis Villatuerta. Elle avait continué jusqu'à Estella la courageuse ! Elle est à Najera et a donc 11 Km d'avance sur moi. Avec un peu de courage, je la rattrape demain : l'étape est plutôt facile et je vais donc essayer de battre mon record personnel et de faire... 33 Km ! Bon, je suis pas tarée non plus. Si je suis crevée, je plante ma tente et on verra ! (en priant pour qu'il y ait une fontaine pas loin !). J'aimerais vraiment rejoindre Azucena. Je me suis beaucoup attachée à elle. Non. Ce n'est pas la bonne formulation. J'ai beaucoup de plaisir à marcher avec elle, sans être pour autant avec elle. Je crois que nous cheminons avec la même philosophie... C'est tout !
Bon et puis, en parlant de "c'est tout", je crois que c'est effectivement tout pour aujourd'hui ! Hasta luego ! xxx
Nadège
- comments
mom et !oui ! le bonheur est seulement un fantasme de la chose matérielle ou immatérielle vers laquelle notre être voudrait accéder . Juste une tomate au basilic ,avec mozarella di buffala , ou , l imagination d une personne aimée qui serait enfin comme nous la rêvions , n est ce pas? une vie à réviser . tendresses