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Ca fait donc trois jours que je suis silencieuse… et j'ai pleins de bonnes raisons !
Le premier jour, à Villamayor, j’étais tellement épuisée (et ce malgré la toute petite étape) que j’ai fait une longue sieste et que le peu de temps restant juste passé à ENFIN terminer ce satané bouquin d’Alix de St André – « En avant route ! » – sur son expérience du chemin de Compostelle. Il me restait une trentaine de pages à lire et l’idée de porter ce poids en plus dans mon sac à dos encore une journée m’horripilait. J’avais hâte de le jeter pour m’en délester même s’il commençait à la page 33, les trente-deux premières ayant servi à allumer le feu au col de Bentarte avec Christophe le premier soir !
Au final, c’est Madame Terminator, Yolande, qui a hérité du livre. Et oui, elle a fait toute l’étape avec moi. Evidemment, elle était fraiche comme un gardon à l’arrivée, contrairement à la loque que j’étais… On a rigolé comme des gamines toute la journée, à piquer des cerises dans les cerisiers qui s’offraient indécemment à nous le long du chemin, à faire le concours de celle qui crache son noyau le plus loin. Cinq ans et demi qu’on avait…
Assises à l’ombre d’une fontaine, on prenait du bon temps quand un bonhomme surgi de nulle part s’assit près de nous. Très vite on se rend compte qu’il n’est pas comme tout le monde. Il connaît le chemin comme sa poche mais n’est pas pèlerin. En fait, c’est Luis, un chevalier de l’ordre de Malte. La rencontre est assez mystique, très émouvante, inracontable, incompréhensible pour qui n’était pas là. Inoubliable pour moi, c’est clair. Le hasard n’existe pas…
Le séjour à l’auberge de Villamayor est assez désagréable. Rempli de néo-zélandais, hollandais et anglais plus bruyants et sans gêne les uns que les autres. C’est presque un soulagement de se faire réveiller en fanfare à … 5h15 le lendemain par… l’hospitalier… Encore une fois, vivement la tente !
A 6h30 je me mets en route. Yolande trainasse. Elle me rattrapera me dis-je, avant que j’arrive à Los Arcos (13 Km sans traverser un seul village…). Il pleut quand je me mets en route… J’ai pas enviiiiiie ! Et quelques minutes plus tard… j’ai un énorme sourire sur le visage, alors qu’il pleut des cordes, qu’il est 6h30 du matin et que je pars pour une vingtaine de bornes aujourd’hui. Est-ce si simple que ça le bonheur ? Eviter d’écraser les escargots et contempler les amandiers, oliviers et forêts de pin… tout simplement !
J’atteins Los Arcos à 9h30, j’ai jamais marché aussi vite depuis le début de l’aventure, Yolande ne m’a pas rattrapée. J’ai le temps de faire deux trois bricoles avant qu’elle arrive, à 10h00.
Place de l’église, café con leche, banane, les pèlerins occupent l’espace, pieds à l’air, visages déjà fatigués, premières bières pour certains. On a tous l’air ravi d’être là…
Je me remets en route 1h30 plus tard, peu après Yolande et j’atteins à 13h30 pétantes ma destination : le petit village ravissant de Torres del Rio où je réserve une chambre d’hôtel que je vais partager ce soir avec mon ami Bill.
C’est un ami de longue date, californien, collectionneur de chemises hawaïennes, ingénieur informaticien que j’ai connu à la fin du siècle dernier alors que tout le monde était devenu fou d’internet. Depuis, nous avons gardé le contact et nous croisons de temps en temps. La dernière fois, c’était à Hebron, Palestine ... Et là, il a décidé de faire un crochet dans ses vacances en Europe pour marcher une journée avec moi. J’adore…
Ceci explique donc pourquoi je n’ai pas écrit hier soir non plus J
Nous avons pris la route à 7h30 ce matin. J’ai quitté avec tristesse les doux draps de ma chambre mais me réconfortait en sachant qu’un autre hôtel nous hébergerait ce soir : Bill n’étant pas pèlerin, il n’a pas de « credencial » et donc ne peut prétendre à dormir en auberge de pèlerins. Partager une chambre lui revient moins cher et m’arrange aussi : le confort, l’intimité, le calme ne sont pas des qualités propres aux auberges de pèlerins !
Ce matin fut frais et gris. Si ce n’est pas le temps idéal pour faire de belles photos, c’est en revanche parfait pour marcher. Le chemin fut très vallonné (comprendre que ça monte !) et nous fit donc arriver à Viana à 11h00. Après une heure de pause sandwich et bière devant l’impressionnante église, c’est reparti.
L’après-midi fut très chaude (32°C) et ensoleillée et c’est donc passablement fatigués que nous arrivâmes à l’hôtel vers 15h30. Bill dut repartir illico prendre le bus pour retourner à Torres del Rio pour récupérer sa voiture de location et revenir à Logroño. J’en profitais alors pour – OH MON DIEU ! – prendre un BAIN !! Mais aussi dormir une bonne heure jusqu’au retour de Bill.
Nous venons de rentrer d’un bon diner au café Moderno et, alors que je rattrape mon retard d’écriture, Bill ronfle comme un bienheureux, enfin assommé par sa journée de marche et son décalage horaire californien. Demain, nos routes se séparent de nouveau. J’ai passé un excellent moment en sa compagnie…
- comments
mom tu es un vrai caméléon ,capable de dormir sous une petite tente ,une auberge de pèlerins bruyante ,et dans des hôtels plus que confortables !!! eh!! bien !! il faut le faire . Avec cette volonté et cette persévérance ,le monde t appartiensYOLOaffectueusement p.s dire aux pèlerins de respecter l extinction des feux à 21h
mom Et alors? la suite!!! la suite!!! la suite!!! J ai oublié de dire que tes photos sont très intéressantes et belles ....toujours des yeux qui traquent le petit détail qui déchire!! c est pas tout de faire des nems en californie ! j attend de lire tes périgrinations avec impatience .