Nous ne passons que 24 h sur place, et ne visons donc que les "immanquables" touristiques : palais hollandais, quartier juif, promenade du bord de mer à Fort Cochin, l'ancien comptoir portugais.

Après une petite traversée en ferry depuis notre hôtel à Ernakulam, nous arrivons au "Dutch Palace", guère impressionnant.

La visite, indigeste, est égayée par le spectacle mi-comique mi-navrant d'une touriste française cherchant à semer le guide indien que lui a imposé son agence. "Il est complètement inutile !", ronchonne t-elle.

Plus loin, quelques étoiles de David rappellent que nous sommes dans le quartier juif de la ville. Naturellement, les boutiques de souvenir jouent à fond sur cet héritage.

La visite de Fort Cochin est plus convaincante. Les pêcheurs utilisent de spectaculaires "filets chinois" qui s'actionnent par un système de bascule. Le fruit de cette pêche miraculeuse est vendu sur de petits étals.

Dans une épicerie, nous tombons sur un portrait de la "Mère", cette Française de Pondicherry à l'origine de la cité utopique d'Auroville. Il y a donc des adeptes jusque dans le Kerala..!
Voyant notre intérêt, la vendeuse offre à Agathe une photo de la Mère en guise de porte-bonheur.

Nous quittons Cochin pour Munnar. À la gare routière, nous croisons pour la première fois une tentative d'action "développement durable" avec le concept des "green toilets". Un voeu pieu, visiblement...

Nous ferons une nouvelle halte à Cochin deux jours plus tard, sur la route de Goa.

Nous arrivons à 19 h, notre train repartant à 5h00 du matin. Que faire ? Courte nuit à l'hôtel, ou attente pénible sur le quai de la gare ?

Au restaurant, nous pesons le pour ou le contre lorsque nous sommes abordés par Wojtek, un Polonais d'une cinquantaine d'année. Wojtek est architecte à Dubaï et a dirigé la construction de célèbres gratte-ciel à New York, en Malaisie et à Dubaï, où il a réalisé les Emirates Towers. Il fait le tour de l'Inde en jet privé pour observer ce qui se fait dans le pays.

Wojtek nous propose de continuer la soirée dans son hôtel, un palace possédant sa propre boîte de nuit. Ça change de nos auberges de backpackers..

Sur le dance-floor, nous faisons la connaissance de Shajmee, un chef d'entreprise indien d'une trentaine d'années habitant lui aussi à Dubai, qui nous invite à prendre des bières dans sa chambre.

La boite de Shajmee, implantée dans plusieurs pays, est diversifiée dans l'énergie, les transports, l'automobile... Notre nouvelle rencontre est clairement à l'abri du besoin.
Les rapports entre Wojtek et Shagmee sont électriques. Ils enchainent les commandes de bières et les anecdotes spectaculaires : c'est un peu à qui nous impressionnera le plus

Le débat devient virulent lorsqu'il s'agit de déterminer lequel des deux à la meilleure chambre. Shajmee a plus de superficie mais Wojtek a un lit plus large. Comment trancher ?

Wojtek craque en allant se coucher le premier. Nous partons une heure plus tard vers la gare de Cochin, grimpons dans le train et dormons jusqu'à Goa.