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Nous rejoignons Yangon (Rangoon) depuis Bangkok après un tour de force logistique : arrivés en Thaïlande depuis Delhi à 8 h du matin, nous parvenons à repartir pour la Birmanie à 16h30 le jour-même ! Contre toute attente, l'Ambassade du Myanmar a en effet accepté de nous délivrer le visa birman en un quart d'heure :-). Nous gagnons deux jours sur nos prévisions et ajoutons une belle « stat » à notre palmarès : nous enchaînons Inde, Thailande et Birmanie au cours de la même journée..
Nous atterrissons en Birmanie en fin d'après midi, munis de dollars flambants neufs récupérés quelques heures plus tôt en Thaïlande.
Cette opération était indispensable, la Birmanie n'étant pas équipée de distributeurs de billets. Par ailleurs, tous les voyageurs nous ont signalé que les bureaux de change birmans n'acceptaient que des dollars absolument intacts, sans le moindre pli.
La Birmanie - ou Myanmar - est une étape à part dans notre itinéraire. Le pays, victime d'un régime militaire dictatorial répressif, à été isolé pendant des années de la communauté internationale. Malgré l'ouverture récente au tourisme, de nombreuses zones du pays restent fermées aux visiteurs : nord de l'état Kachin, pointe sud du pays, et, malheureusement, région des temples de Mrauk U dans l'ouest.
Bonne surprise à l'aéroport : l'auberge a dépêché une navette qui nous conduit à notre chambre. Le premier réflexe en y arrivant est de changer une partie de nos dollars en monnaie locale. Nous échangeons 500 $ et nous retrouvons avec de jolies liasses de billet, façon Monopoly :
Puis nous allons faire un tour dans la rue. La route est calme et les passants souriants. Les rickshaws locaux - un curieux mélange de side-cars et de vélos - nous laissent un peu d'air libre. Un vrai plaisir après l'Inde...
Premier constat : la quasi-totalité des femmes a les joues recouvertes d'une sorte de boue verdâtre. Nous apprenons qu'il s'agit de "thanaca", une crème végétale utilisée comme maquillage et protection solaire.
Autre détail sympa : l'omniprésence des moines dans les rues, en moto, au volant de leur voiture, ou au bout de leur téléphone portable. Nous prenons quelques clichés à la sauvette.
La mode du pantalon à l'occidentale n'a pas pris ici. Les hommes sont vêtus de "longyi", longue jupe enroulée autour des jambes.
On nous avait dit que les Birmans étaient de vrais passionnés de football. Effectivement, on trouve à chaque coin de rue des groupes de birmans qui jonglent avec un petit ballon en rotin.
Les Birmans sont très fiers de la visite d'Obama dans le pays, qui a rencontré Aung San Suu Kyi (l'idole politique du pays et ancienne prisonnière de la junte militaire) quelques mois plus tôt - un signe fort après les années de dictature. Des petits kiosques vendent des calendriers commémorant cet événement historique.
Nous explorons la ville quelques heures, à l'affût des petits détails dépaysants, comme ces longues cordes accrochées aux balcons, servant à la fois de monte-charges et de sonnettes.
Nous sommes abordés par un local alors que nous visitons la paya Sule, au centre-ville. Notre interlocuteur s'enquiert des raisons de notre visite, du nom de notre hôtel, de nos futurs déplacements.... Nous devinons que nous avons affaire à un agent du gouvernement, dont l'objectif est peut-être de vérifier que nous n'avons pas l'intention de nous diriger vers les zones interdites. Le doute est confirmé lorsque l'individu nous conseille de ne voyager que par compagnies de bus nationales, ou de ne changer nos dollars que dans les banques du gouvernement.
Même si nous avions été prévenus, nous sommes un peu agacés par cet espionnage à peine déguisé. Et nous sommes abordés de la même manière quelques minutes plus tard, dans l'église de la place principale...
Plus loin, nous découvrons les marchés locaux, superbement animés.
Les étals de rues se prolongent vers un marché couvert. Au bout de la succession d'échoppes, un petit restaurant propose des plats à base de têtes de serpents - hélas, nous avons déjà mangé.
Nous faisons un crochet par la gare ferroviaire pour réserver nos billets de train pour le Sud-Est du pays. L'organisation est étrange : à chaque destination correspond un groupe de comptoirs. Ces derniers sont disséminés aux quatre coins de la gare.
Nous galérons un bon moment pour obtenir le numéro du comptoir de notre prochaine étape. L'info s'avère inutile : les chiffres au-dessus des guichets sont en birman !
Billets en poche, nous partons en direction du symbole de la ville : la somptueuse Paya Shwedagon, qu'on distingue déjà au bout de la rue.
La Paya, magnifique, se rejoint par de spectaculaires escaliers que gravissent des pèlerins bouddhistes venus des quatre coins du pays.
Monument emblématique de la Birmanie depuis 2500 ans, la paya et ses 82 pagodes périphériques sont recouverts d'une quantité d'or phénoménale, estimée "supérieure aux réserves de la Banque d'Angleterre". La pointe de l'édifice est recouverte de 5000 diamants et 2000 pierres précieuses.
Nous discutons avec un jeune moine venu se recueillir sur place, qui nous mitraille de questions sur la vie en France. Son rêve est d'aller vivre aux États-Unis ; il nous montre fièrement la liasse de paperasse administrative dont il est sur le point de venir à bout.
Il écarquille les yeux en apprenant que Nico est revenu en France après un stage en Californie. Un tel choix semble dépasser son entendement...
Tous les quarts d'heure, une armée de balayeuse s'aligne pour nettoyer dans un ensemble parfait rythme les feuilles mortes qui jonchent le sol.
Nous attendons la nuit pour voir la paya illuminée. Les "photographes" sortent leurs trépieds pour capturer la lumière du soleil couchant. Les moines partagent leur expertise en la matière, lorsqu'ils ne sont pas eux-mêmes photographiés, à bout portant, par des touristes indélicats.
Nous quittons les lieux après la tombée de la nuit pour un resto birman. Nous ne sommes pas convaincus par la populaire "mohinga", une soupe de nouilles et de poissons séchés.
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