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Difficile de trouver le sommeil dans le bus reliant le lac Inle et Mandalay. Un écran géant diffuse en boucle et à grand renfort de décibels une série de clips musicaux de qualité médiocre. La thématique niaise de ce mauvais karaoké ne change pas d'un clip à l'autre ; invariablement, une jeune Birmane tombe amoureuse d'un « bad boy » qui finit par la tromper (la polygamie est admise dans une grande partie du pays).
Nous sommes déposés au centre de Mandalay à 3h du matin. Cela fait déjà trois fois que nous constatons cette anomalie logistique en Birmanie : les bus parcourant les segments touristiques classiques partent de leur destination d'origine à 18 h et arrivent à destination au beau milieu de la nuit...
Nous nous lançons donc dans une désagréable recherche d'hôtel nocturne, nos gros "backpacks" sur le dos.
L'hébergement en Birmanie est, de l'avis unanime des voyageurs, un gros point noir. Les rares hôtels font face à une demande de plus en plus forte et les prix grimpent démesurément au regard du coût de la vie dans le pays : au moins 20 $ pour une chambre double décente, souvent davantage dans les spots touristiques.
Au réveil, nous partons pour une marche à pied de quelques heures. Nous nous retrouvons devant un monastère.
Nous nous "perdons" dans les rues de la ville et arrivons devant un petit lac. La rive opposée se rejoint en traversant une passerelle en tek.
Isabelle et François Berthelemy, les parents de Flo, sont en vacances dans le pays, et nous ont invité à diner le soir même. Nous faisons une halte dans une boutique pour leur acheter un pot de "thanaca", cette pâte végétale que les locaux s'étalent sur la figure.
Nous poursuivons la balade jusqu'au bord de mer, où toute la misère de la ville semble concentrée, avant de rejoindre un monastère en bois sculpté.
Nous rejoignons Isabelle et François à leur hôtel, un véritable palace un peu à l'écart du centre. Notre arrivée « triomphante » dans un tacot fait un peu tâche…
Nous prenons quelques bières et enchainons avec le dîner. Ça fait plaisir de revoir des visages familiers.
Le lendemain, nous nous levons de bonne heure pour visiter les environs de Mandalay, en commençant par le sud où se trouve le plus grand pont en tek du monde (1,2km).
Nous arrivons avant les bus des groupes organisés et pouvons apprécier le défilé des moines et des locaux qui traversent le lac.
Le niveau du lac est au plus bas mais reste suffisant pour louer une petite barque.
Les pêcheurs locaux ont une technique différente de ceux du lac Inle.
En repartant, notre chauffeur de tuk-tuk insiste pour nous montrer le "déjeuner des moines", dans le monastère voisin.
L'episode est consternant... Tous les groupes organisés se sont donnés le mot et forment une haie humaine devant l'entrée du bâtiment. Les moines arrivent à 10 h tapantes, écuelles en main, avançant jusqu'au réfectoire sous le crépitement des appareils photos :
Après ce spectacle un peu écœurant, nous rejoignons le nord de la ville où se trouve une série de sites apparaissant dans le Guiness Book des records.
La Mingun Paya, inachevée et victime de plusieurs tremblements de terre, est considérée comme le "plus grand tas de briques du monde".
Puis nous faisons un arrêt devant la "plus grande cloche suspendue du monde" :
Juste à côté se trouve l'effigie d'un moine ayant réussi à réciter par cœur plus de 1600 pages de textes religieux.
Nous déjeunons dans un boui-boui recommandé par notre guide. Impressionnant : un « all you can eat » de 36 plats pour moins d'un euro.
Au final, aucun des plats proposés ne nous inspire confiance. On grignote un bout de poulet avant de repartir.
Sur le chemin du retour, nous découvrons le site de Sagaing, une colline recouverte de centaines de stupas dorées :
La chaleur extrême gâche un peu le plaisir. Nous rentrons à l'hôtel après un crochet du côté de l'inévitable Mahamuni Paya, le pendant local de la Paya Schwedagon, puis dans le quartier dans lequel sont confectionnées les « feuilles d'or ».
Le chauffeur du tuk-tuk refuse le pourboire que nous lui proposons. Une première depuis notre départ.
Le soir, nous assistons au spectacle des "Moustache Brothers", une troupe comique locale qui s'est rendue célèbre par des "sketchs" critiquant le gouvernement. En 1996, cette insolence a coûté 6 ans de prison à Par Par Lay, le leader du groupe, qui est malgré tout remonté sur les planches à sa libération en 2002. Depuis, le spectacle est toléré par le gouvernement qui craint les répercussions médiatiques d'un nouvel emprisonnement.
Le show dure une heure et a lieu dans la salle à manger des Moustache Brothers. La vingtaine de touristes présents est assise sur des chaises en plastique, au pied d'une estrade.
Le spectacle, très mauvais, consiste en une succession de danses folkloriques entrecoupées de piques contre le gouvernement et de projections de petites séquences filmées dans lesquelles des stars hollywoodiennes (Jennifer Aniston, Hugh Grant...) soutiennent l'action des Moustache Brothers.
Nous quittons la ville pour nous diriger vers le Nord du Pays, avec une première étape dans la station locale de Pyin Oo Lyin.
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