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Je suis assez contente. Pour le moment. Il n'est que 14h30 mais je suis assez contente en fait... Bonne nouvelle non ?
Pour vous situer, je suis posée dans un bistrot au bord du Mekong (étonnant non ?) à Vinh Long où le bus vient de me déposer. Finalement je suis restée avec le tour car ce matin s'est bien passé. Je bois un thé avec des glaçons, c'est bon. Je fume ma clope, j'ai trouvé du wifi gratuit, je kiffe. Y'a que des vietnamiens autour de moi, ou, pour être prudente comme papa, on va dire que y'a que des asiatiques... (ma fille, cet arbre est un résineux... Mmmhhh merci papa... :-))) ... Tout le reste du groupe initial, ainsi que d'autres, plus les français (trop sympas - en formation de médecine chinoise à Saigon pour deux semaines) rencontrés hier soir (tu as raison Claire, des français sympas, ça existe !) sont en route pour Saigon et je suis toute seule ! Et contrairement au vide que papa a laissé en me laissant à PNH, là je me sens vraiment très très bien toute seule. Donc je suis contente (CQFD).
En plus, ce matin, on a fait pleins de trucs cool. Et pour une fois le guide était à peu près un vrai guide... D'abord, sur le coup des 7h on est partis pour le marché flottant. Il se trouve à une demi heure de bateau de Can Tho. Bien sûr, 7h30 pour le marché flottant, c'est déjà un peu tard et donc on avait le sentiment d'arriver un peu après la bataille mais c'était cool. Vous verrez, j'ai fait deux trois photos sympas. En fait, pour ceux qui ne le savent pas déjà, le marché flottant est donc du négoce entre professionnels qui se vendent ou s'échangent des marchandises, essentiellement de la nourriture. Souvent, ils sont monoproduit mais certains en ont plusieurs. Pour indiquer ce qu'ils vendent, rien de plus simple ! Ils mettent sur une tige de bambou assez grande le produit ou les produits en question et ainsi on les repère de loin. Comme ces marchands sont là pour plusieurs jours, il leur faut se nourrir donc il y a une multitude de petits bateaux qui se promènent autour (outre ceux des touristes) pour leur vendre des choses à boire ou à manger. Par ici du café, par là des boissons fraiches et par là des noodle soups... Trop cool, agité, bordélique, c'est l'Afrique jaune. J'adore.
Après cette mise en bouche (où je me suis mangé un ananas découpé et préparé pour la fortune de 10,000 Dong soit un demi dollar), on se met en route pour une fabrique artisanale de pâtes de riz (rice noodles). A la différence des autres grandes usines, pas de conservateurs ici, et les pâtes ne se conservent qu'une semaine. Au delà ils les donnent aux animaux... Alors ? Comment fait-on les pâtes de riz ? Hein ? Ben j'vais vous l'dire moué !
Pour faire des rice noodles, faut... du riz ! Mais pas n'importe quel riz et pas que du riz ! Il faut des brisures de riz (on pourrait prendre du riz long grain mais ça serait vraiment dommage, vu le prix) et du "tapioca starch". De la fécule quoi. On met le riz dans l'eau pendant 24h pour qu'il se rince. On finit de le rincer le lendemain. Puis on le met dans un récipient en pierre et on le moud. On y ajoute de l'eau et des herbes spéciales, j'ai pas compris lesquelles, qui vont retenir tout ce qui n'est pas parti au rinçage, les petits bouts de sable ou de cailloux notamment. On filtre tout ça. On y rajoute alors le fécule et on touille, un peu comme on touille la peinture et son colorant... Pendant des plombes. Ensuite, on étale de cette pâte sur des genres de gros bilics bretons, comme pour faire des galettes. Et d'ailleurs c'est des feuilles de riz. Ça chauffe très vite par en dessous où il y a un feu alimenté... En son de riz ! Les feuilles sont vite mises une par une sur des genre de brancards en bambou, quatre par brancard. Puis on les met à sécher au soleil pendant 5 heures... où il faut surveiller le temps pour pas que ça prenne la pluie. Une fois sèches, elles sont empilées et ça passe à la dernière machine, qui découpe les feuilles de riz en pleins de petites nouilles ! Deux personnes sont nécessaires pour ce dernier exercice quand même... Une qui glisse les feuilles dans la machine et l'autre qui récupère les nouilles et les pose en tas sur une grande toile. Ils doivent traiter 900 feuilles par jour et ne s'arrêtent de travailler que lorsque le quota est rempli. C'est cool les 35h au Vietnam...
Ha ! Je dois y aller ! On m'appelle ! Je pars au homestay en bateau... A plus tard !
18h - je suis au paradis.
Avant de vous parler du jardin d'éden où je suis installée, je continue le reste de ma matinée... Et oui, on est pas là pour rigoler ! Heureusement que je fais ce blog au fur et à mesure... cela va me permettre de me souvenir de choses que j'aurais oubliées sinon... Surtout les chiffres !
Ensuite on est allés visiter une usine qui traite le riz (une batteuse quoi !). Alors cot cot cot, figurez vous que c'est grâce aux français, et oui et oui, que les vietnamiens ont commencé à mécaniser la séparation du riz... Le temps béni des colonies je vous dis ! :-) bon, hey, ça va, j'ai le droit de faire un peu d'humour...
Alors, le riz arrive complet dans l'usine, of course. Il est séparé en deux (comme le blé !), la cosse d'un côté et le riz, encore brun, de l'autre. Puis, le riz brun passe alors au polissage et de là on récupère trois choses : la "poussière de riz", les brisures de riz et le riz long grain. Et là les deux derniers sont blancs. Ensuite tout ceci est calibré. Et hop !
Par la même occasion il nous a expliqué la culture du riz. Et ben nom de diou, franchement, bénissez qui vous voulez de ne pas être né dans une famille de cultivateurs de riz ! Le truc de fou.
Ils prennent du riz complet, le mettent à tremper dans l'eau pendant 3 jours. Ensuite ils le sortent de l'eau et le mettent dans une pièce noire, sans courant d'air en le maintenant humide mais pas trop pendant une semaine. Pendant ce temps ils labourent la terre et l'arrosent abondamment pour en faire de la boue. Ensuite ils sèment les graines qui ont germé. Mais ils font gaffe à ce qu'il n'y ait ni trop, ni trop peu d'eau. Un vrai bordel. Ensuite ils récupèrent les jeunes pousses quand elles font une quinzaine de centimètres de haut et les repiquent. Et là ils attendent plusieurs mois mais en s'assurant sans cesse d'une bonne irrigation mais pas trop haute, de tuer les rats qui viennent manger les pousses, les autres bestioles, bref une attention de tous les instants. Pour un hectare, il leur faut 200 Kg de riz complet. Et ils récoltent entre 5 et 7 tonnes de riz complet par hectare. Le Vietnam produit 40 millions de tonnes de riz par an. Dans le delta, ils font trois récoltes par an. Dans le nord du Vietnam, deux seulement. Sachant que sur 100 Kg de riz complet, cela crée 20 kg de cosses, 30 Kg de brisure et 50 Kg de riz long environ (je néglige la poussière) et que le riz complet se vend à 4000 Dong (soit 0.20 USD) au grossiste, faut juste comprendre que le cultivateur de riz lambda ramène 1000 USD par récolte et par hectare cultivé... Je crois que je vais rayer ce métier de ma liste des métiers à essayer... Une intuition. Intéressant non ? Enfin moi j'ai trouvé que oui !
Après autant de culture, nous sommes tous retournés à Can Tho, déjeuner en ville (c'est décidé, je ne vais PLUS dans les restaus où les menus sont en anglais ou français en plus du vietnamien. On bouffe mal ! Je vais grave galérer au début mais je m'en fous !)
Ha ! On m'appelle ! Je dois aller faire la cuisine !
Me revoici. 13h, départ de Can Tho en car avec tout le monde qui allait à Saigon... sauf moi. Hehehe. J'adore. Arrêt donc à Vinh Long juste pour ma poire et hop ! Je saute du car ! Là une petite vietnamienne me récupère et me dit que j'aurai un bateau dans une demi-heure pour aller à ma chambre d'hôtes... de l'autre côté du fleuve. Je me pose donc dans un bistrot et là vous retrouvez mon texte et mon état de plus haut...
Le bateau est là et... Je suis encore toute seule :-) la classe... La seule nana sur le fleuve à cet endroit ce jour-là qui avait un bateau pour elle toute seule :-) un grand kiff. On arrive au lieu de la chambre d'hôtes et en fait, c'est un parc écologique... Un truc magnifique, luxuriant, presque auto-suffisant. Des arbres fruitiers partout, des poules, des poissons, des cochons, des crocodiles, des lapins (j'ai retrouvé les lapins de l'île aux lapins !!)... Je suis la seule cliente aujourd'hui. J'ai genre des kilomètres et des kilomètres de magnifique jardins arborés, de petits sentiers, juste pour moi.
Je commence d'abord par me poser dans un hamac et profiter du SILENCE. Ou plutôt des bruits de la forêt... Des chants d'oiseaux inconnus, des chiens qui aboient au loin, des coqs qui se font une bataille de chants aux quatre points cardinaux... Et parfois une petite mobylette. Vraiment, vraiment, c'est tout ce dont j'avais rêvé... Attention, spot de fou, à retenir !! En quelques minutes, me voilà réconciliée avec le Vietnam, accueillie par des gens adorables, qui s'amusent de mes tentatives de mots en vietnamiens. Du thé froid à profusion, du hamac comme s'il en pleuvait, des sourires et que du bonheur. La chambre est ultra spartiate (lit, drap, moustiquaire et ventilo) et les bains sont communs. Mais je m'en contrefous. Pire, j'aime. Comme quoi hein, tout est vraiment relatif. Ce qui compte, ce n'est pas ce qui est fourni, c'est l'expérience que l'on vit. Et mon expérience ici est inoubliable. J'ai même cuisiné mon propre repas sous la directive de la maitresse de maison. Et hop, j'en ai donc profité pour parfaire mes connaissances en cuisine vietnamienne... Je vais vous faire des plats de ouf :-)
J'ai fini de diner, il est 19h30... Dans ces conditions, moi je vous le dis, ça va pas être dur de me lever à 6h ! Pas de télé, tant mieux. Je vais lire mon guide pour décider si je pars à Saigon demain ou si je fais une halte à My Tho... Et du coup regarder si les guides conseillent des hôtels sympa. Je vais sans doute aussi commencer ENFIN mon bouquin sur le thème de l'instant présent... Qu'en dites-vous ? Je vois un hamac qui me fait des clins d'oeil... Je vais aller bouquiner dedans, au son des grillons, des grenouilles et des quelques oiseaux qui ne dorment pas encore... En fond le bruit de la télé en vietnamien, je vais demander encore un thé...
Douce nuit ! Je suis heureuse !
Nadege
PS : pas de wifi au homestay ! Putain, fais chier ! (private joke)
- comments
stephanie :-)
supet-toutounet P.... Nadège t'es passée du cote de l’ennemi ou quoi ? Des vietnamiens sympas ??? Et pourquoi pas des gentils communistes ?
gil7429 Enfin du bonheur, de la paix et des sourires. Comment vivre sans ?C'est bien que tu ais croisé des "viets" sympas. Tant pis pour "Toutounet".Beaucoup de bonheur et de belles rencontres pour la suite ... c'est bien que je ne te manque plus. Bisous
Nath Vous écrivez et décrivez très bien cette ambiance des marchés flottants, à la fois calme, business, organisée et en même temps désordonnée, vivante, humaine, artisanale. Nous avions adoré cette ambiance, ou le temps s'arrête, et ou les indicateurs des produits sont poétiques et efficaces à côté de nos linéaires de supermarché. Pour les restai, même constat. Au sud du Vietnam, jamais nous n'avons mangé le midi dans ces restau dits internationaux, mais dans les marchés, gargottes viet, et les bouis-bouis. A Chau Doc, on avait trouvé un magnifique restau, mais c'est rare. Le midi, on mangeait aussi avec des sandwiches faits avec le petit dej..merci pour la description vivante et drôle des nouilles de riz, on s'y croirait et je m'y suis retrouvée. Saigon est intéressante, folle, magnifique marché chinois, des quartiers à la Duras, une ambiance que on a vu dans les films, souvenirs de correspondants de guerre, la cathédrale française est émouvante et la Poste n'a pas changé, mais on a préféré, comme vous, les lieux perdus et paisibles dans le delta.baisers
nadegeb72 Merci Nat pour les tips ! Vous recommandez que je fasse ces lieux de Saigon avec un guide et un tour ou que je me debrouille toute seule ? Et merci pour vos commentaires, j'adore :-)
LUDO incroyable la quantite d info!!! tu devrais bosser pour les travel publishers....et au fait...quels plats tu apprends a faire??? ;-) MIAM!!!
nadegeb72 Oh ben les trucs que nous faisait maman ! Sauf que j'ai deux trois petits trucs en plus que soit elle me cachait (hehehe) soit elle ne connaissait pas (hihihi). Pour ce qui est des travel publishers ou encore mieux une émission de voyage, ça serait mon dream Job, tu m'étonnes !
gil7429 Vivement le n° 19 - je suis impatient.Si tu rentres dans Saïgon (pardon Ho-chi-minh ville), retrouves la rue Catinat, j'y ai pris un petit dej inoubliable après 48 heures de voyage en avion : Paris - Tunis - Le caire - Karachi - Calcutta - Saigon en superconstellation Air France, quadrimoteur légendaire, mais c'était en 1946 ... Souvenirs, souvenirs !
paolo happy to see that you're still alive and ... writing! i was relying on the FB messages to be informed when new entries were available, so i got a bit behind ... catching up!!!
supet-toutounet Adooooooooorraaaaaable.... ffffff... je fond...
supet-toutounet Ça serait pas un coq ?
supet-toutounet Tu remarqueras la mode est au port des oreilles sur le cote, un peu comme les rappeurs avec leur casquette.
supet-toutounet Tu vis l'horreur la non ?
supet-toutounet non, je rigole...
supet-toutounet avec des eaux infestées de crocodiles?
supet-toutounet ah tiens...j'en avais jamais vu..
supet-toutounet et je me coiffe plus...
nadegeb72 Tu m'étonnes... Je l'ai canardée elle...
nadegeb72 Houlaaaaaa ! Toi.... Tu es sur une pente très très glissante ! Et en bas c'est infesté de crocrodiles !
nadegeb72 Yo !
nadegeb72 J'hésite entre la pendaison et me jeter dans la fosse aux crocos.
nadegeb72 Viens mon enfant.... Aie confiance....
nadegeb72 Il n'y a pas un seul croco là dedans ma chérie. Aucun danger dans cette partie là du Mekong.