Il faut le dire, les surprises ne sont pas toujours bonnes dans cette belle contrée. D'un côté, il y a le Vietnamien des rencontres impromptues, dans les petits villages reculés qui vous offrent le thé, dans les villages de pécheurs non visités par les touristes qui vous accueillent avec de grands sourires, ou dans les transports en commun locaux qui vous aident lorsque vous êtes en difficulté... De l'autre côté, et malheureusement, dans les villes que nous étrangers, nous visitons, il y a le Vietnamien mercantile, qui ne voit dans l'étranger que le portefeuille... Malheureusement ceux-ci sont très nombreux sur le chemin du routard!
Je comprends mieux pourquoi tous les touristes en voyage entièrement organisé sortent enchantés et les routards un peu dégoutés malgré la beauté du paysage! Le premier se frotte rudement au deuxième visage!
Quelques exemples classiques :
• les taxis font quasi systématiquement des détours: encore aujourd'hui, j'ai dû lui indiquer le chemin alors qu'il avait dépassé largement la rue et comptait encore nous en éloigner! Ils s'essayent aussi à ne pas mettre en route le taximètre (un prix spécial attend à l'arrivée!). Le mieux, repérer la route sur un plan et indiquer une route près du lieu qui ne permet pas de détours! (Oui, il faut ruser!)
• Les prix sont toujours extrêmement élastiques, toujours marchander, on paye de toute façon le double ou le triple, même après marchandage :-). Une bouteille d'eau qui coute 5000 dongs va vous être vendue 13000 dong sans sourciller! Un beignet à la banane vous sera vendu 10000 dongs, alors qu'il en coute 200 aux locaux.
• Les agences de voyage se prennent des commissions qui vont jusqu'à tripler le prix du billet de bus ou de train! Idéalement, il faut aller de soi-même à la station et l'acheter au guichet. Aujourd'hui le billet que l'on voulait nous vendre à 250000 nous a couté 90000. Généralement on voyage alors avec des locaux plutôt que parqués dans des bus spécial touristes qui vont s'arrêter spécifiquement chez mon oncle Georges, mettre du temps et ne pas toujours être très professionnel (exemple notre bus de nuit (1h à 6h du mat), avec chauffeur qui met la musique à fond, hurle au téléphone et klaxonne comme un taré aux 30 secondes dès qu'il croise quelqu'un sur la route!).
À la station, ne pas laisser quelqu'un prendre le billet pour vous (=commission + la compagnie de bus que vous ne voulez pas!)
• À noter, mis à part aux agents de la gare postés à l'entrée, ne pas montrer votre ticket à Mr X qui vous le demande, à moins d'être paumé. Sinon, il va vous montrer le chemin d'office et exiger d'être payé (même si vous n'avez rien demandé!)
• Aussi, au restaurant ou dans un bar, ils ne vous diront jamais non, mais se contenterons de vous donner autre chose (généralement coutant moins cher) pour le même prix! Un pancake aux bananes devient nature, un nem aux crevettes se transforme en nem au porc, un cocktail avec des fruits et de la glace à la vanille voit sa crème glacée disparaitre et j'en passe car des exemples tels, j'en ai à la pelle!
Bref, des petites choses qui misent bout à bout rendent le voyage moins "trippant". Le pire est qu'habitué à être harcelé ou abusé, on devient méfiant et désagréable auprès de personnes qui n'avaient peut-être aucune mauvaise intention!
Voici donc ce deuxième visage qui fait tant d'ombre au pays, et c'est bien dommage! Le premier visage est bien présent, mais il est rarement dans les sentiers rabattus par les hordes de touristes...