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1er jour :
Parfois le travail ça a du bon. Grâce à la réunion annuelle d'ICLEI Indonésia et ICLEI Philippines pour planifier la stratégie de l'année à venir, me voilà partie pour 5jours à Bali.
Le van me récupère à 00H pour un vol à 4h du matin car ici, il n'y a pas d'heures de pause pour les décollages comme à Paris. Pendant l'attente, mes collègues décident d'aller manger à Jolibee (le mc do philippin) mais c'est le drame, le fast-food est en rénovation. Après quelques pleurs, direction Mc Do où ils commandent du riz avec leur hamburger !
Bref, quelques heures plus tard, après avoir tant bien que mal tenté de dormir dans l'avion, nous atterrissons à Dempasar, la capitale de Bali. Ensuite, direction Kuta Beach où se trouve notre hôtel.
Arrivées à destination, nous nous retrouvons dans un Kuta ultra américanisé : KFC, Burger King, Starbucks, McDonalds, Wendys, DQ, … Tous les fast-food y sont. Pareil pour les magasins de vêtements qui rappellent les marques occidentales : Ripcurl, Billabong, Quiksiler, Zara, Havainas… Toutes les autres boutiques invitent les touristes à l'achat de souvenirs notamment les fameux vêtements contrefaits.
Après un petit-déjeuner bien mérité, nous avons quelques heures de libre. Je décide d'aller arpenter les environs et me retrouve à la plage. Tout tourne autour du surf. Ici, on peut louer une planche pour 2euros de l'heure, autant dire rien du tout. N'ayant pas le temps, je pique quand même une petite tête et m'amuse dans les vagues. L'eau est à parfaite température.
De retour à l'hôtel, les choses sérieuses commencent. Les deux premiers jours sont super intéressants car ils me permettent de mieux comprendre le fonctionnement d'ICLEI, ses projets, son organisation… Nous faisons des exercices pour comprendre comment est perçu ICLEI, comment améliorer la mise en place des projets, la recherche de partenariats, quels sont les problèmes, les challenges et les opportunités pour l'année à venir… Surtout, comme les indonésiens sont également présents, tout est en anglais. C'est aussi l'occasion de faire un peu de team building avec les collègues et de les découvrir dans un autre cadre car ici, c'est plutôt détente. Par exemple, arriver en retard, sortir en plein milieu de la réunion n'est pas un problème. Au début c'est un peu déconcertant et puis on s'y fait.
Après un délicieux diner (les plats sont cependant parfois un peu trop épicés pour moi) sur le toit de l'hôtel avec piscine, nous décidons de sortir pour déambuler dans les rues afin d'expérimenter l'ambiance balinaise.
Dans la rue, nous croisons plus de touristes que de locaux. Ces derniers font du shopping ou bien profitent de la "nightlife" avec les multiples boites de nuit. J'avais lu que Kuta était la zone touristique par excellence et qu'il ne fallait pas s'y arrêter trop longtemps mais je n'avais pas réalisé à quel point Bali avait été aspirée par les modes occidentales.
Je continue sur les artères commerciales mais là encore la déception et la fatigue m'envahissent suite aux trop nombreux « hey miss, are you interested in something? », « Hey miss, how are you? Come to visit the store?", "Come, come, come", … Tout le monde veut te vendre quelque chose. Nous sommes seulement perçus comme des porte-monnaie sur pattes et je décide de stopper la comédie en rentrant à l'hôtel. Nous sommes donc très très loin de la vie locale et du Bali traditionnel.
Je ne suis vraiment pas séduite et même déçue. Surtout, en essayant de changer mon argent, je me rends compte que ce sont tous des arnaqueurs. Ils n'affichent pas les taux de commission, ne préviennent pas par rapport à ces derniers et surtout essaye, par des tours de passe-passe de donner moins que ce qui est prévu. Heureusement que je fais attention mais ça laisse tout de même un gout amer.
2ème jour :
Je commence ma journée par une observation assez rigolote. Le buffet du petit déj est séparé en deux : un pour les asiatiques avec riz, viande, noodle… et un pour les étrangers avec confiture, viennoiseries, pain, céréales… C'est dingue de voir l'illustration même des différences cultures au niveau culinaire. La journée sera ensuite consacrée à la réflexion par rapport aux forces-faiblesses d'ICLEI et aux actions potentielles à mettre en place. Le seul moment de temps libre sera la soirée où je me rends sur la plage avec deux collègues. Je passe un super moment avec le bruit des vagues pour mélodie et les étoiles comme spectacle. Surtout, je découvre un peu plus la vie personnelle de mes collègues et pour une des premières fois, nous ne parlons pas que de choses superficielles. Bref, une super soirée !
3ème jour :
Le troisième jour m'apparait comme inutile car mes collègues travaillent sur un projet que je ne connais pas afin de mettre en place un plan d'action. Je m'ennuie donc en profite pour trier mes photos, écrire… Le boss me donne finalement mon aprem se rendant bien compte de mon inutilité. Au lieu d'aller surfer, je décide de me cultiver. Je pars donc à la recherche d'un guide et en trouve un plus que parfait. Il me réconcilie avec les Indonésiens. Nous partons donc pour le temple Uluwatu à environ 1h10 de scooter, le moyen de transport balinais par excellence. C'est bien simple, je n'ai jamais vu une conduite comme ça. On parle des conducteurs italiens mais que dire des conducteurs indonésiens. C'est simple il n'y a aucune règles hormis celle d'avancer à tout prix. Du coup, quand ça bouchonne, on passe sur les trottoirs par exemple. Bref, un grand moment… On est également passé tout à côté de l'aéroport et, sans mentir ni exagération, un avion qui allait atterrir est passé à 10m de nos têtes. La ballade en scooter (puis-je appeler ça une ballade ?) m'a donc procuré pas mal d'adrénaline.
1er stop, la plage d'Uluwatu. Cette toute petite crique exotique et spot de surf de renommée mondiale est située dans une grotte sous les falaises. Plus exactement, elle est coincée entre deux falaises, dont l'une possède une grotte que le reflux des vagues à creusé petit à petit. Un banc de sable permet d'étaler quelques serviettes et de se relaxer en écoutant le bruit des vagues venant fouetter les parois de la roche, ou en admirant les beaux surfeurs sortir de l'eau ruisselants et essoufflés. On accède à ce petit paradis par un étroit escalier de pierre. En haut, perché sur la falaise, on trouve un petit village composé de seulement quelques warungs, petites échoppes bon marché qui servent de succulents plats locaux, et de quelques cabanes spécialisées dans l'entretien où la réparation de surfs. Cette plage et ce village constitue un monde à part et la vue est magnifique. Après les émois du scooter, ça fait du bien de se poser un peu. Toutefois, l'adrénaline va vite être de retour avec la rencontre avec un serpent des mers. Décidément je suis maudite… Cette fois-ci j'ai eu le temps de dégainer mon appareil photo car je n'étais pas en train de me baigner.
Nous reprenons ensuite la route pour notre second stop, le temple hindou d'Uluwatu (Pura Luhu), dédié au Dieu de la mer. Ce dernier est situé à l'extrême sud de l'île de Bali. Il est construit au sommet d'une falaise à pic et date du XIème siècle. Le site ne contient que des vestiges mais l'ambiance est belle et bien là avec une majestueuse architecture, complètement différente de ce que nous, Européens, avons l'habitude de voir.
Pour y pénétrer, je dois porter sarong et ceinture pour y pénétrer. J'admire donc le coucher de soleil en tenue traditionnelle et arpente le temple comme une réelle hindoue.
Ici, il faut faire très attention car le temple est habité par une colonie de singes voleurs et les touristes en font les frais. En moins de 3 secondes, un singe a sauté sur un pauvre chinois et est reparti avec ses lunettes de soleil alors qu'il les avait sur le nez. La négociation contre des chips ne marchera malheureusement pas^^.
De retour à l'hôtel, je décide d'aller diner et d'essayer de me coucher tôt car demain le réveil c'est 1h du mat. Enfin je dis demain mais pour moi c'est plutôt ce soir.
4ème jour :
Réveil 1h du mat après 2h30 de pauvre sommeil. Franchement c'est inhumain. Je regrette mes grasse-mat françaises…
Nous partons pour l'ascension du Mont Batur et voir le lever du soleil. Le Batur est un volcan explosif dit volcan gris appartenant à la Ceinture de feu du Pacifique. Il est situé à 1717 mètres d'altitude. Toujours actif, sa dernière éruption date de 2000.
Nous démarrons la randonnée à 3h du mat. Mon petit corps n'est pas super réveillé mais bon… Durant la marche, il fait nuit noire et ça grimpe sévère. Encore une fois, le site est assailli par les touristes et parfois nous faisons même la queue pour monter. Horrible, ça gâche complètement l'expérience. Un des guides me voyant passablement énerve me propose de monter avec elle sur un autre chemin non touristique car plus dur. Là, le trek; sensé être une marche, s'est vite transformé en mini-escalade. Mes jambes se souviennent encore mais ça valait le coup. Nous arrivons au sommet vers 5h et admirons la vue sur le lac de cratère et un autre volcan. Quelques nuages limitent le spectacle qui reste cependant magnifique.
1h plus tard, je décide avec quelques collègues de continuer l'ascension qui finalement n'était pas finie. Comme les touristes sont quasiment tous redescendus après le lever du soleil, nous sommes beaucoup plus tranquille et en compagnie d'hindous qui viennent célébrer leur montagne sacrée. Du coup, j'ai droit à un petit cours de religion très instructif. J'ai également pu observer les fumerolles qui s'échappent de certains trous, signes de la réelle activité volcanique sous mes pieds ! Le guide m'apprend qu'on peut y faire cuire un œuf en 10min. Après quelques photos (je reste une touriste quand même^^), nous redescendons. Là encore, la guide me propose de la suivre. Erreur. Elle court dans la descente sauf que la pente est assez importante et surtout pleine de petits-gros cailloux. Même en analysant au mieux le chemin, je manque plusieurs fois de tomber et flippe pour ma cheville. Heureusement, j'arrive saine et sauve en bas après un petit jogging pour terminer. De jour, le chemin est bien plus agréable, on passe entre les différentes plantations, cultures et parcourons la campagne balinaise tout en traversant quelques petits villages.
Après cet effort physique, le réconfort. Nous décidons d'aller dans une plantation de café, une des spécialités de Bali. En effet, l'Indonésie est un des pays producteurs de café. Même si les principales plantations de cafés en Indonésie se situent sur les îles de Java ou Sumatra, il en existe également à Bali et notamment dans la région montagneuse du nord de l'île, Kintamani. En effet, les hauts plateaux de Kintamani sont propices à la culture du café (arabica). Après en avoir pris plein les yeux sur les principales routes de cette région de Bali, grâce à notre chauffeur, nous suivons un petit cours sur le café (les fruits, les plantes, les écorces, les étapes de sa fabrication…). Le plus intéressant sera cependant la rencontre avec le luwak. C'est un petit animal qui ressemble plus ou moins à un loir, enfermé dans une petite cage, avec pour seule nourriture des grains de café. Une fois qu'il les a mangés, il les digère puis les éjecte par voies naturelles. Les petites crottes sont ensuite torréfiées et donnent « l'un des meilleurs café du monde » : le luwak coffee. Nous finissons la visite par une dégustation de plusieurs spécialités.
Vient l'heure du déjeuner et notre guide nous emmène un peu à l'écart de la ville, dans un restaurant au milieu des rizières. Vu les prix, je préfère aller me balader à travers les rizières et manger local.
Sur la route du retour, nous traversons Ubud. Cette ville est peuplée de temples et de vieilles maisons traditionnelles, surpeuplée de statues et décorations variées et surtout jonchée d'offrandes. Tous les matins, les balinais font leurs offrandes et les disposent devant chez eux, leurs magasins, leurs champs. Il y en a partout ce qui montre l'ancrage de la religion et la présence immuable de traditions.
De retour sur Kuta, notre chauffeur nous emmène dans un magasin local pour souvenirs. Je fais quelques emplettes et décident pour terminer la journée de me rendre dans un marché local. Les balinais ne parlant pas anglais, je me retrouve dans quelques situations incongrues mais ça fait plaisir de ne pas être entourée de touristes. Pour rentrer à l'hôtel, je déambule dans les rues et fais mes adieux à Bali.
Pour conclure, je suis très déçue par Bali du fait du tourisme de masse. Même si ces quelques jours m'auront permis de découvrir une nouvelle culture, gastronomie, de magnifiques paysages, cela ne compense pas l'omniprésence du business lié au tourisme. Pour moi, le Bali authentique n'existe plus même si la culture semble très riche notamment avec la religion, les multiples temples, l'architecture... Je ne pense finalement pas y revenir en Aout pour passer plus de temps dans les autres îles indonésiennes, plus préservées du tourisme de masse et découvrir je l'espère l'Indonésie authentique.
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