Le "W-Trek" de Torres del Paine, au Chili, est le parcours le plus prisé d'Amerique du Sud. Pour nous, le défi est tout particulier car nous allons enchaîner pour la première fois 5 jours de randonnée consécutifs !

Nous commençons par louer le matériel nécessaire à l'expédition : sac de couchage, petit réchaud et son réservoir de fuel, ustensiles de cuisine.
Nous devons aussi transporter de quoi manger pour 5 jours, sans alourdir inutilement nos sacs.

Après un passage au supermarché, le résultat fait peur à voir : soupes lyophilisées pour les petits déjeuners et dîners, et barres énergétiques (2 par jour max !) à grignoter pendant la marche.. Toutefois, en bons épicuriens, nous decidons de nous offrir un dîner de gala le jour n°3 : un risotto aux champignons, un peu de purée, et - comble du luxe - une bouteille de vin rouge ! Qu'importe le poids additionnel...

Enfin, nous terminons la journée de préparation par un achat prémédité depuis plusieurs mois : une petite tente d'occasion, qui nous servira aussi en Nouvelle-Zelande, et dont nous faisons l'acquisition pour le prix imbattable de 35 euros ! Nous sommes émus : il s'agit là de notre premier investissement immobilier.

Le trek commence le lendemain sous un grand soleil ; dès les premiers instants, on est bluffés par la beauté des paysages traversés et par le turquoise éclatant du Lac Pehoe :

Au loin, on peut voir se découper les "tours" qui ont donné son nom au parc.

Le trajet pour les deux premiers jours s'articule autour du glacier Grey.

Nous passons la nuit en légère altitude dans notre nouvelle tente, à laquelle nous sommes déjà attachés et que nous prénommons affectueusement "Lucette" :

Le troisième jour, le ciel se couvre de nuages. En quelques heures, la neige tombe à gros flocons sur la "Vallée française", au centre du Parc...

Le soir, nous préparons le dîner gastronomique dans un contexte difficile : pluie, vent, froid... Lucette plie mais ne rompt pas.

Au réveil, les conditions climatiques ont encore empiré : nous n'avons d'autre choix que de passer la journée sur place, dans un refuge. Nous rencontrons Thibault, Matthias et Claudia avec qui nous tuons le temps en jouant aux cartes, autour du poêle.

Nous repartons le lendemain, accompagnés par Thibault. Le soleil revient pendant quelques heures.

L'équipement de Thibault impressionne : "Camel Bag", multi-protections sur le sac, coque étanche dernier cri pour l'appareil-photos, bâton de randonneur à chaque main, cartes de la vallée en plastique indestructible... Mais lorsqu'il s'agit d'enjamber une flaque d'eau, il n'y a plus personne !

La neige recommence à tomber alors que nos approchons des fameuses tours, le but de l'expédition. Nous persistons et déployons Lucette sous la neige, pour ce qui sera la pire nuit depuis le début de notre voyage.

Les derniers kilomètres sont les plus difficiles, malgré la belle vue sur les montagnes enneigées.

Cet effort ultime sera un échec. Voici la vue théorique en atteignant le mirador final :

Et voici ce que nous apercevons :

Nous repartons tout de même avec la satisfaction d'avoir bouclé le trek dans toute sa longueur malgré le fameux effet "4 saisons" dont on nous avait parlé...

De retour à Puerto Natales, nous nous offrons ce dont nous avons rêvé toute la semaine : un agneau grillé entier, copieusement arrosé de vin chilien...